mercredi 19 février 2025

TRIBUNES - Rencontre avec Raphaël Criado, vice-champion du monde des Worldskills 2024 dans la catégorie fabrication additive

TRIBUNES - Rencontre avec Raphaël Criado, vice-champion du monde des Worldskills 2024 dans la catégorie fabrication additive

3D PRINT : Quel bilan faites-vous de votre participation aux championnats du monde des métiers ?

Raphaël Criado : C’est une aventure qui a duré plus de deux ans, depuis les premières préparations en 2022, les compétitions régionales puis nationales en 2023, et enfin le championnat mondial en 2024. Bien sûr, cela se faisait en parallèle de mes études. J’ai fait d’abord un BTS Conception de Produits Industriels, puis un Bachelor Chargé de projet en ingénierie numérique dans l’industrie, en alternance. Grâce à ces expériences, j’ai pu obtenir un poste qui me plaît particulièrement : dès la fin de mon cursus, j’ai été embauché chez Airbus Hélicoptères en tant que concepteur outillage et fabrication additive. Et depuis, le fait d’avoir participé à cette compétition m’aide énormément dans mon travail au quotidien, pour la capacité à relever des défis, à proposer des solutions alternatives, à gérer la pression.

3D PRINT : Selon vous, quelles sont les compétences clés à acquérir pour bien concevoir des pièces pour la fabrication additive ?

Raphaël Criado : Il y a énormément de connaissances techniques à acquérir, que ce soit sur le fonctionnement des machines, les propriétés des matériaux, ou le comportement des pièces pendant l’impression. C’est d’autant plus difficile que les règles seront différentes pour chaque procédé. Mais une fois que ce savoir est acquis, et que l’on maîtrise un logiciel de conception, on peut exploiter le plein potentiel de la technologie. Pour ma part, ce que j’ai appris pendant ma préparation aux Worldskills, c’est : penser d’abord à la fonction, puis à la légèreté, puis à l’esthétique.

3D PRINT : Quel regard portez-vous sur l’adoption de la fabrication additive par les industriels ?

Raphaël Criado : Aujourd’hui, l’impression 3D est désormais bien intégrée dans les cursus d’enseignement technique. Dans mon centre de formation, par exemple, nous avions un fablab avec une très grande variété de machines, qui permettait d’imaginer toutes sortes de projets. Les entreprises voient donc arriver des jeunes de ma génération qui ont appris à considérer la fabrication additive comme un moyen parmi d’autres de produire des pièces. Finis les débats entre ceux qui veulent tout faire en impression 3D, parce qu’ils ont consacré beaucoup de temps à développer leur expertise, et ceux qui ne veulent plus en entendre parler parce qu’ils craignent que cela remplace leur métier. Notre regard est plus neutre, cela facilite le démarrage des projets.

3D PRINT : Quel conseil donneriez-vous à d’autres jeunes qui sont attirés par l’industrie mais qui hésitent encore sur le choix de leur orientation ?

Raphaël Criado : Je pense que le plus efficace est de participer autant que possible à des journées « portes ouvertes ». Aujourd’hui les écoles, les universités, les centres de formation techniques sont pour la plupart très bien équipés. A mon avis, c’est en visitant leurs installations que l’on pourra se découvrir des vocations, bien plus qu’en parcourant leurs sites Internet. Il y a aussi les salons, qui donnent l’occasion de discuter avec des industriels. Et puis, bien sûr, je ne peux que recommander à tous les étudiants de se rendre au moins une fois aux Worldskills, ne serait-ce que comme visiteur. On peut y voir tous les métiers réunis en un seul endroit, cela donne plein d’idées et ne peut que susciter des vocations.

👉 Pour rencontrer Raphaël Criado et assister à son intervention sur 3D PRINT le mardi 4 juin de 10h à 11h15 "Maintenance : comment la fabrication additive permet d’avoir une approche « on-demand » ?", n'attendez plus pour demander votre badge gratuit :